Ce choeur d'hommes, de langue allemande, est fondé en 1862 sous le nom de Grütlimännerchor de Genève. Comme son nom l'indique, il est membre de la Société suisse du Grütli au même titre que d'autres sociétés politiques, culturelles ou sportives.
La chorale se réunit deux fois par semaine pour répéter et une assemblée se tient mensuellement pour les affaires courantes. Des concerts sont aussi organisés dans des lieux publics de la Ville ou de la campagne genevoise.
Dans les années 1880, la Société suisse du Grütli se réforme en donnant plus d'indépendance à ses différentes branches d'activité: à cette occasion est créée la Fédération suisse des Chorales ouvrières. Le Grütlimännerchor prend alors l'appellation de Arbeiter-Sängerbund de Genève. En 1929, une fusion a lieu avec le choeur d'hommes Frohsinn; à partir de cette date, on parle alors de Sängerbund-Frohsinn. Durant les années trente, la chorale poursuit son développement; elle compte 60 membres actifs et environ 300 membres passifs en 1939. Lors de son centième anniversaire, célébré en 1962, on constate que les effectifs ont cependant beaucoup diminué. Les raisons de ce déclin sont de trois ordres principaux. Tout d'abord, le remplacement de la main d'oeuvre suisse par de la main d'oeuvre étrangère dans le secteur industriel qui se fait jour dans les années 60. Ensuite, un certain individualisme qui est constaté dans la société d'après-guerre, le lien communautaire tendant à se dissiper. Enfin un vieillissement au sein du choeur, le recrutement de jeunes pour renouveler les effectifs se faisant de plus en plus difficilement. En 1975, l'union avec d'autres choeurs ouvriers s'avère indispensable pour assurer la survie du choeur. Face à ses problèmes d'effectifs, la chorale cesse définitivement ses activités en 1988. Ce n'est alors pas seulement un choeur qui disparaît mais une partie importante de la culture ouvrière en Romandie.